Edifié à la fin du 19éme. siècle, sur le principe des Forts Vauban, le fort de Sainte-Adresse domine la ville, le port et l’embouchure de la Seine. Ouvrage totalement construit en briques, il est entouré de fossés et de contrescarpes. Ses bâtisseurs furent notamment des prisonniers russes de la guerre de Crimée. Le 12 juin 1858, le gros œuvre est terminé et en 1893, il est mis à la disposition des troupes dont un peloton de la Garde Républicaine Mobile. Pendant la première guerre mondiale, il est occupé par un détachement d’artillerie de Marine Française. Au cours de la seconde guerre mondiale, l’artillerie allemande y installe l’une de ses batteries côtières. Elle édifie après 1942 deux casemates pour canons de 105 mm sur les remparts, un poste d’observation et de direction de tir, une importante soute à munitions et de nombreux abris passifs dans la cour. Cette batterie ouvrit le feu plusieurs fois sur les navires alliés qui s’étaient approchés trop près de la côte après le débarquement de Normandie. Pendant le siège et la bataille du Havre, le fort est l’objet des tirs d’artillerie terrestre et navale, qui coûtent la vie à de nombreux Sanvicais, la précision des salves n’étant pas de rigueur au cours de ces duels…
Exercice de tir avec un conon de 10.5 cm K35(t) Fresque dans l'avéole centrale du fort peinte par l'artiste havrais Arthur LENNE, réalisée en novembre 1945 pour les troupes US occupant le fort. Fort de Sainte-Adresse : Poste d'Observation et casemate (à gauche) pour canon de 105 mm. Le 12 septembre 1944, les éléments écossais de la 153ème brigade de la 51st Highlander Division, appuyés par des chars Crocodiles, arrivés au pied du Fort, se demandent comment ils pourront venir à bout de cette " épine " restée intacte, avec une garnison allemande importante retranchée à l’intérieur. Or, une brèche a été réalisée par l’explosion d’une soute à munitions dans l’angle Nord-Ouest des fossés du fort. C’est par cette voie que s’engouffre une section de résistants F.F.I. et presque aussitôt, le drapeau blanc flotte sur le fort. Les douze résistants font aligner environ 300 soldats allemands et officiers qui déposent leurs armes ! Les portes du fort sont ouvertes et les renforts écossais arrivent à la rescousse. A la libération, le fort, remplis de victuailles, de vins fins et spiritueux fait le bonheur de tous ! Mais il reste une zone puissamment fortifiée du Havre : mines, obstacles et pièges de tous genres, munitions jonchent le sol ou sont enfouies par les projections de terre des explosions. Il est dans un premier temps occupé par les troupes américaines, suivies en 1958 par un peloton de Gendarmerie Mobile s’y installant jusqu’en 1962, puis arrive un escadron du service de mobilisation du 74ème régiment d’infanterie jusqu’en 1972, date à laquelle le fort est abandonné par l’armée. Fermé, muré, entouré de barbelés, il est néanmoins la proie des vandales qui vont peu à peu casser, démolir, récupérer des matériaux, amenant les bâtiments dans un état de délabrement total. En mai-juin 1986, le fort et ses pourtours sont " dépollués " par plusieurs entreprises spécialisées qui, après débroussaillage, découvrent encore de nombreuses munitions et mettent à jour plusieurs galeries restées jusqu’ici enfouies par la végétation. Une nouvelle opération est menée en 1997 en vue de l’acquisition du Fort par la Ville du Havre, ce qui est chose faite en 1999. Aujourd’hui, les projets les plus divers fusent sur cet ouvrage militaire : hôtels, centres sportifs et culturels, serres municipales, etc...
Ce fort, balcon imprenable sur la mer et la ville était avant tout, un point stratégique important dans la défense navale de la ville. Ouvrage architectural unique au Havre dans ce style, chargé d’une histoire importante, il mériterait à ce titre d’entrer dans l’ensemble des bâtiments classés et de conserver son esprit original. De tels forts subsistent actuellement, comme par exemple à Saint-Malo, et ont fait l’objet de travaux considérables de mise en valeur tout en sauvegardant leur esprit d’origine, qui était militaire avant tout, nous ne pouvons le nier.
Description du site actuellement : Jusqu’en 1999, le fort de Sainte-Adresse comportait parmi les nombreux ouvrages édifiés dans son enceinte, deux bâtiments de trois étages. Ceux-ci ont été détruits par la ville du Havre pour des raisons de " sécurité ". Il reste néanmoins de nombreuses traces des fortifications qui ont marqué les différentes étapes du fort : a) françaises : - une importante soute à munitions dans la cour. Cette soute avait été décorée par Arthur Lenne, artiste peintre qui avait réalisé en 1945 une fresque de 12 m de hauteur sur 8 m de largeur. Malgré les dégradations dues à l’abandon du site, cette fresque pourrait être sauvegardée, - de nombreuses alvéoles sur les remparts Nord et Est, - plusieurs soutes à munitions et abris souterrains dans l’angle des remparts Sud-Est. b) allemandes :deux casemates d’artillerie (la 3ème se situe à l’extérieur, au Sud du fort), un poste d’observation, un souterrain reliant les positions d’artillerie sur le rempart Sud, 5 abris pour 20 soldats dans la cour etc.
DESCRIPTION DE LA VISITE PRÉVUE, TRAVAUX ET AMÉNAGEMENTS A PRÉVOIR Circuit :
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