2 AOÛT


Bombardement du mercredi 2 août
Précédé d'un avion qui lâche des fusées, une vague de cinquante-quatre Lancasters des groupes 1 et 8 du Bomber Command arrive sur la ville à 18 h. 55. Les bombes tombent jusqu'à 19 h. 15 en ville.


Le Samedi 5 , le Petit Havre publie : " Maison par maison, quartier par quartier, Le Havre s'émiette… "

AOÛT 1944, les forces alliées s'approchent du Havre…

Samedi 19 - dimanche 20 août : le colonel allemand WILDERMUTH est conscient du danger et fait preuve de bienveillance. Il ordonne l'évacuation de la ville par la population….

22 Août : Dernier cliché d'un Havre déjà meurtri...


Vue aérienne de la ville effectuée par la R.A.F.. En ce qui concerne le centre-ville, la comparaison avec le montage photos joint en encart permet d'observer le nombre croissant de taches blanches, indiquant les grands espaces détruits. Les immeubles touchés individuellement ou incendiés sont peu perceptibles, mais ils sont nombreux, les listes des points de chute le prouvent. C'est probablement l'une des dernières photographies avant la destruction complète du centre-ville.


FIN AOÛT 1944


Une fois de plus il fallait revivre ces jours tragiques inoubliables de juin 1940 et sur la route ce furent des colonnes d'évacués, mais cette fois-ci dans le calme et le bon ordre, car la municipalité n'était pas défaillante, ceux qui n'avaient pas de lieu d'hébergement allaient en avoir, et sur la route se trouvaient des postes de secours de la Croix-Rouge et du Secours National. 
Vers la fin d'août, les Allemands commencèrent à faire sauter leurs dépôts de munitions au Hoc et ils coulèrent nos docks flottants, quelques péniches qui restaient dans le port ; ils les coulèrent entre les deux digues puis vinrent le tour de certains blockhaus.
Puis après, le commandant de la forteresse ordonna l'évacuation totale du camp retranché. Le maire, le sous-préfet, les services publics devaient partir les derniers. L'évacuation totale du camp retranché devait se terminer le mardi 5 septembre à vingt et une heures.
M. le Maire, le sous-préfet, quelques adjoints, les secrétaires, l'architecte et moi étions jour et nuit à l'Hôtel de Ville car il pouvait se produire au cours d'une nuit ou à l'aube des événements graves.
(Extraits des notes de Paul Latrille, agent de liaison de M. Pierre Courant, maire du Havre)

Au Havre...
22 août : - Tous les cafés sont fermés. Quatre-vingts pour cent des commerçants doivent fermer pour le 23.
25 août : - Le transport des vieillards et impotents s'effectue en camion car il n'y a plus de trains.
- Quelques boulangeries, épiceries et boucheries sont requises. 
- Le "Petit Havre" publie la liste des commerces non alimentaires autorisés à rester ouverts : quatre-vingts au total parmi lesquels les débits de tabac, les papeteries et merceries sont les plus nombreux...


L'AVANCE DES TROUPES ALLIÉES DE LA SEINE À ANVERS


A la fin du mois d'août, une seconde possibilité d'encercler les restes de la VIIème armée allemande, évadée de la poche de Falaise, est de la bloquer entre la mer à l'Ouest et la Seine au Nord. Un seul pont reste utilisable à Rouen pour franchir le fleuve (pont de chemin de fer). L'étau se referme à l'Est : les Alliés entrent à Bernay le 23 août, au Neubourg le 25, Louviers et Elbeuf le 26, Vernon le 28.
Montgomery donne l'ordre à la 1ère armée canadienne (elle est commandée par le général Crear et se compose du 1er corps d'armée britannique comprenant les 49ème et 51ème divisions d'infanterie, de la 6ème division aéroportée et d'une brigade belge ; du 2ème corps canadien et de la 4ème D.B. canadienne) de franchir la Seine, de nettoyer le Pays de Caux et de s'emparer du Havre. En effet, en vue des futurs théâtres d'opération vers le Nord de la France, Le Havre est le seul port en eau profonde en arrière du front qui puisse faciliter le ravitaillement des troupes. 
Mais la résistance allemande se durcit aux abords de la Seine. En effet, le général Model (successeur de von Kluge) a donné l'ordre de faire franchir le fleuve aux restes des divisions blindées et de freiner les troupes alliées afin que la VIIème armée puisse reconstituer une ligne de défense sur la rive droite du fleuve. Le franchissement de la Seine s'effectue jour et nuit du 24 au 29 août, avec discipline. Il sauvera de nombreux hommes...
Le 30 août, les Canadiens entrent à Rouen. La Seine est franchie par la 1ère armée canadienne entre Duclair et Caudebec-en-Caux et les 49ème et 51ème divisions d'infanterie pénètrent dans le Pays de Caux. Sur la rive gauche, 12 000 véhicules allemands de toutes sortes gisent, abandonnés ou immobilisés. Quant à l'infanterie, tout a été utilisé pour passer le fleuve : portes, volets, barriques de cidre sciées en deux ont servi de radeaux. Les Allemands laissent derrière eux de nombreux morts, pris sous le feu des attaques des chasseurs alliés. Un chaos épouvantable. Néanmoins, la retraite qui sera qualifiée comme étant "miraculeuse" par certains généraux allemands, a permis de sauver 165 300 hommes et 25 000 véhicules.*
Après le 30 août, le General der Infanterie Gustav von Zangen qui succède à von Salmuth n'a plus que six divisions. Il lui est alors impossible de contenir la poussée alliée vers le Nord depuis la Seine. Le général Harrocks, commandant le XXXème corps britannique lance le 30 août une vaste offensive. A midi le jour même, la 11ème D.B. est à 60 km d'Amiens, le 1er septembre à Arras, à Douai le 2 septembre, le 3 à la frontière belge, le soir à Bruxelles et enfin le 4 septembre à Anvers. Soit 400 km en six jours.
Si la défense des rives de l'Escaut se poursuit encore pendant six semaines, les côtes de la Manche ne sont toujours pas nettoyées au 30 août. Le même jour, le général Crear, donne ses directives à son armée :
- le IIème corps canadien doit prendre Dieppe avec la 2ème division canadienne (revanche pour elle du débarquement d'août 1942), puis foncer vers Abbeville.
- le Ier corps britannique, commandé par le général Crocker doit détacher la 51ème division écossaise (51st Higlander
Division) pour nettoyer la côte, de Saint-Valery-en-Caux au Havre aux côtés de la 49ème division d'infanterie (49th West Yorkshire Division).
Dieppe est délivrée sans combats et dès le 1er septembre au soir, le port absorbe ses 6 000 tonnes de ravitaillement qui deviennent quotidiennes.
La 51ème division ne rencontre pas de résistance de Saint-Valery-en-Caux jusqu'aux abords du Havre, la plupart des Allemands se sont retirés. Elle rejoint la 49ème division déjà arrivée aux limites de la forteresse.
Bien que les armées alliées aient grandement avancé, elles ne pourraient aborder la bataille de l'Escaut puis de l'Allemagne sans toutes leurs forces, le but étant de rapprocher l'échéance de la fin des hostilités pour Noël 1944. Montgomery pense à ce sujet qu'il doit conquérir les ports de Dunkerque, Calais, Boulogne et Le Havre. Il en aurait assez pour marcher sur Berlin et assurer la logistique aux troupes anglaises vers le Nord-Est et américaines vers l'Est.

* L'ensemble des troupes retirées : 67 000 hommes des sept divisions d'infanterie et 98 300 des onze divisions blindées (dont 65 000 appartenant aux divisions blindées S.S.) représentaient environ les trois-quarts des effectifs allemands présents en Normandie au début du mois d'août. Américains et Britanniques les retrouveront respectivement dans les Ardennes et en Hollande.


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