La batterie de Dollemard fut construite entre 1892 et 1894 à 500 mètres au Nord des phares. A cette époque, elle est équipée de 4 canons de 95 mm et de 4 mortiers de 270 mm. Ces pièces d’artillerie ont pour but de contrôler l’accès à la Seine avec les canons d’une autre batterie située à Villerville, dans le Calvados. La batterie de Dollemard est caractérisée par deux zones : une partie basse, avec une vaste cour et un impressionnant souterrain comprenant différents locaux (soutes, bâtiments) et une partie haute où sont installées les pièces d’artillerie. Au fur et à mesure des années, la batterie est peu à peu améliorée : des soutes et des magasins à munitions en béton sont réalisés à la veille de la première guerre mondiale. Au lendemain de la Grande Guerre, il est décidé de moderniser la batterie : elle sera équipée de 4 pièces de 138 mm. De nouveaux emplacements sont construits dans ce but et les terrains militaires de la batterie sont étendus jusqu’aux phares de la Hève. Ces travaux ont lieu entre 1924 et 1927 : 4 plates-formes en béton sont réalisées, 3 d’entre elles sur les magasins à munitions existants de la batterie ; la 4ème plate-forme, bâtie plus au sud, est dotée d’un nouveau magasin. Un poste de direction de tir et deux emplacements pour canons de 75 mm "éclairants " sont réalisés au nord des phares de La Hève. A la veille de la seconde guerre mondiale, la batterie de Dollemard est complétée par la construction de petites soutes à munitions à proximité des emplacements de combat. Une petite casemate pour mitrailleuse est construite pendant la " drôle de guerre " afin de défendre le Chemin de la Batterie, qui prend naissance rue du Carrousel. Lors de l’arrivée des Allemands en juin 1940, l’armée française sabote les canons et fait sauter la plupart des dépôts de munitions de la batterie. Les Allemands vont très vite réutiliser la batterie de Dollemard : en 1941, les pièces sont remises en état de tir et sont intégrées dans le système défensif du célèbre " Mur de l’Atlantique ". Cependant, l’occupant préfère créer sa propre batterie et transfère en 1943 les canons de Dollemard sur le port. La batterie de Dollemard est abandonnée jusqu’à la Libération, en septembre 1944. Elle est de ce fait épargnée par les bombardements. Des marins de l’US Navy s’y installent alors, les restes de fresques subsistant à l’entrée des locaux souterrains en témoignent encore. Après la guerre, la batterie devient la proie des ferrailleurs et des récupérateurs en tout genre : les grilles, les portes sont découpées, les bâtiments sont dépecés pour en récupérer les briques. Une décharge reste même en fonction jusqu’au début des années 1980. Description du site actuellement : Site protégé, la batterie est en cours de réhabilitation depuis octobre 1998 grâce à l’initiative d’un chantier d’insertion. Les premiers travaux ont consisté en l’enlèvement des gravats et détritus qui jonchaient le sol des galeries et des bâtiments. Un long travail de débroussaillement et de défrichage a suivi cette première phase. En effet, la plupart des ouvrages étaient enfouis sous la terre et recouverts de ronces et de végétaux de toute nature. Après avoir bétonné la couverture des bâtiments principaux, reconstitué les murs de briques effondrés, le travail des équipes aujourd’hui consiste à remettre en place les systèmes d’assainissement et d’évacuation des eaux mis à jour pendant les terrassements, et l’aménagement intérieur des bâtiments.
A gauche : Canon français K418(F) 155 mm et radar Würzburg D A droite : Exercice de tir avec un canon français de 138 mm de l'ex batterie française.
Important : Le site de la batterie de Dollemard est sur le passage du futur " Sentier du littoral " qui partira de la plage du Havre pour se diriger vers la Hève et Octeville-sur-Mer ensuite.
Ces deux sites sont reliés par un chemin en forme de fer à cheval (chemin de la batterie) qui serpente dans le bois mais rejoint également la rue du Carrousel. Il permettait autrefois de hisser les pièces d’artillerie vers leur emplacement de tir, tracté par des chevaux. Tout cet ensemble avait disparu sous la végétation avant notre intervention en 1998. De nombreuses dégradations avaient eu lieu pendant de longues années. |
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